LE
TOUR EST UNE SUPER PRODUCTION, TOUR EST REGLE, CARRE
Interview du 23 juillet 2001 - Issue de vélo 101
Sébastien,
comment s'est passé cette journée de repos ?
Bizarrement, j'étais plus fatigué à la sortie
des Alpes et j'étais bien à la journée de repos
de Perpignan alors que là, c'est exactement l'inverse. J'avais
les jambes un peu plus dures, même après le massage de
cet après midi. Puisque ce matin, nous sommes allé rouler
tranquille...
Avec
le recul, comment jugez-vous ces Pyrénées ?
Au départ, je m'attendais à trois grosses étapes
au plan des délais. La première étape s'est bien
passé, dans la seconde, au pla d'Adet, j'étais dans
les roues lors des deux premiers cols, puis dans le portillon les
Telekom ont accéléré et je me suis mis à
l'abris dans le grupetto. Hier, je n'avais pas de très bonnes
sensations au début, et j'étais mieux ensuite à
partir du Tourmalet.
Quelle
était l'ambiance avec tous ces supporters basques et français
?
Je dois dire que les Basques encourageaient autant les coureurs basques
que les autres et les premiers comme les derniers. Ils sont ardents
mais toujours respectueux des coureurs jamais de tape dans le dos
en fait, ils encouragent et se dégagent au dernier moment.
Quelle
est l'image que vous garderez de votre premier Tour de France ?
On ne peut pas rester insensible au début du Tour dans le Nord
et en Belgique. Sinon, vu du peloton, le Tour est une super-production,
Tout est réglé, carré, on sent qu'il y a beaucoup
de travail derrière. Autrement, dans les Alpes, j'ai vu la
vie du grupetto et je me suis dit que beaucoup de coureurs ont énormément
de courage, je pense en particulier aux sprinters et aux coureurs
de plaine.
Quelles
sont les nouveautés que vous avez découvert ?
Le contre-la-montre en côte, je connaissais ce type d'efforts
mais j'ai quand même eu du mal à passer surtout que je
ne connaissais pas Chamrousse. La vraie nouveauté fût
le contre-la-montre par équipe. Je l'appréhendais beaucoup
: la peur de décevoir d'être à coté. Finalement,
on s'en est plutôt bien sorti, même si j'ai chuté.
Quels
sont les coureurs qui vous ont marqués ?
Incontestablement Jan Ulrich, il est calme et très serein.
Jaja est fantastique, il est revenu après tous ces accidents
et il gagne, bravo. Quant à Lance Armstrong, c'est le patron,
lorsqu'il remonte le peloton, il faut le laisser passer, il est toujours
entouré.
Vous
étiez le premier coureur à vous élancer pour
ce Tour de France 2001, quel sentiment cela procure-t-il ?
J'ai eu pas mal de chance, cela m'a facilité la vie au niveau
du public, on est tout de suite connu.
Aujourd'hui,
vous êtes d'attaque pour la fin de ce Tour ?
Il n'y a pas de sujet d'inquiétude. Au début, j'avais
un problème au genoux mais il est passé.
Comment
voyez-vous cette dernière semaine justement ?
Même si les montagnes sont passées, il faut rester vigilant.
Il y a encore des étapes longues avec du relief, il faudra
être devant mais les US postal devraient contrôler.
Vous
êtes ambitieux pour ces étapes de remontée vers
Paris ?
Dans les 3 étapes à venir, il faudra profiter des opportunités
et pourquoi pas en gagner une ? On se doit de gagner une étape
surtout après l'échapée ratée de pontarlier.
Un
mot sur Loic Lamouller qui a du abandonner ?
Nous étions les deux jeunes de l'équipe, nous avons
vécu les mêmes émotions en Belgique, cela aurait
été une belle récompense de terminer ensemble
sur les Champs-Elysées. Mais il a eu ce problème au
genoux du aux chaussures ou à la hauteur de la selle. On se
dit que cela tient à peu de choses, BigMat a été
qualifié in-extrémis, j'ai été choisi
alors que d'autres coureurs dans d'autres équipes pouvaient
y prétendre également. J'espere finir devant mes copains
qui vont me mettre la pression, cela tient à peu de choses...
Quel
est le scénario idéal de l'une des étapes à
venir ?
Je prends le bon wagon, on est 10 coureurs, l'échapée
prend de l'avance et je m'échappe à trois kms de l'arrivée
et je finis seul...